Il y a des jours où il vaut mieux rester coucher... [Matteo]

Il était à peine six heures trente lorsque le réveil de la jeune demoiselle le sortit de ses songes, elle le haïssait. C'est quelque chose de difficilement supportable de se lever si tôt surtout en sachant que la journée qui l'attendait, serait exactement pareil que toutes les précédentes. Conduire Noha à l'école, pour ensuite se rendre au bureau, puis viendrait l’heure pour elle d’aller au tribunal afin soit de défendre un innocent ou un tueur multirécidiviste qu’elle préférait de loin savoir derrière les barreaux d’une prison qu’en parfaite liberté. Puis elle sortira de là à une heure encore indéterminé tout dépend de ce qu'elle aura fait dans la journée et ce qui lui restera encore à faire lorsqu'il sera pratiquement l'heure de partir. Enfin elle n'en était pas encore là. Pour le moment elle en est encore au vieux bourdonnement douteux qui venait de lui chasser toutes les images qu'elle avait si longtemps mis à trouver dans son inconscient. La main de la jeune femme s'abattit lourdement sur le réveil, ce qui le fit tomber dans un grand fracas, la journée s'annoncé bonne ! Linoa ne tarda pas à se lever pour tout d'abord se préparer, assez rapidement elle n'a jamais le temps le matin de s'attarder sur les détails de son apparence, puis de toute façon ce n'est pas vraiment son style. Le rythme de vie qu'elle mène n'est pas vraiment humain, pourtant elle n'a jamais fait grand effort pour faire changer les choses. Pour preuve la veille elle avait du se coucher dans les environs d'une heure du matin, pas parce qu'elle est sortie, loin d'elle de telles idées juste parce qu'elle a travaillé sur la plaidoirie qu’elle aurait à faire aujourd’hui, elle n'a de toute façon que ce mot là en bouche. A peine finie de se préparer qu'elle se dirigea vers la cuisine pas plus réveillé qu'il y a quelques minutes. Elle fit son déjeuné et celui de son fils par la même occasion, par gestes purement manuels, avant de se rendre à l'étage pour réveiller le petit garçon qui semblait perdu au milieu de ses songes. Le temps d'apprêter Noha pour l'école il est déjà l'heure de si rendre c'est à chaque fois la même chose, elle n'a jamais réellement le temps de profiter de son fils. Il faut avouer qu’elle ne fait pas grand-chose pour que sa s’arrange, pas parce qu’elle n’aime pas son enfant loin d’elle cette idée, son fils est ses deux yeux. Seulement elle semble avoir trouvé un équilibre ainsi… chacun sa méthode. A côté de cela c’est tout de même une mère très attentive qui fait tout ce qu’elle peut pour que son fils soit heureux, même si c’est parfois maladroit.

Sa montre affiche maintenant 8h43, la jeune française à juste le temps de courir à son bureau afin de finir d’étudier le dossier qu’elle aurait à défendre cet après-midi. La jeune française arrive rapidement devant le bâtiment, c’est un lieu d’aspect assez austère on ne peut pas dire que la façade soit très attrayante, La couleur est d’un blanc sal qui commence légèrement à se craquelé ici et là, heureusement la vue de là-haut était magnifique. Après avoir passé quelques minutes au milieu du trottoir fixant sans grand entrain le vieux bâtiment, elle s’avança d’un pas nonchalant jusque l’entrée du cabinet. A peine l’entrée du hall franchie, une voix légèrement stridente se fait entendre. Pas encore éveillé, la jeune femme réagit à peine, c’est lorsque l’on scande son nom qu’elle relève la tête.

- Madame Decaft ? Vous devriez être à l’audience !

De quoi parlait-elle ? Son audience était cette après-midi, prête à lui poser la question elle se souvient alors qu’elle est avocat commis d’office, elle ne prit pas de temps de répondre à la jeune demoiselle, qu’elle court dans son bureau afin d’attraper sa robe noire d’avocat, qui au passage ne ressemble à rien, mais c’est la tradition… oui… Linoa se dirige alors vers l’extérieur en courant oubliant toutes formules de politesse via à vis de sa jeune secrétaire. Pour maintenant elle serait en retard en effet, sa montre affichée 9ho2 et l’audience commençait à 9hoo si ses souvenirs sont exactes. Pressé pour pressé… elle laissa sa voiture à la place où elle l’avait garé en arrivant pour faire la route à pied, après tout elle n’avait qu’un petit parc à traverser, puis cela lui laisserai le temps de se remémoré les quelques dossiers qu’elle avait pu avoir dans les mains avant de se retrouver devant la cour, chose nécessaire avouons le.

La jeune française traverse donc le parc ses dossiers sous un bras et sa robe sous l’autre, on ne peut pas dire qu’elle avançait d’un pas très décidé bien au contraire. La jeune femme se récite à haute voix ses plaidoiries afin de se rectifié dès qu’elle fait une erreur, enfin les passants la prenait surement pour l’une de ses folles qui s’ennuient tellement qu’elles se parlent à elle-même. Son portable se mit soudain à sonner dans la poche de la fine veste qu’elle avait enfilée ce matin même espérant ainsi se couvrir de la fine brise matinale. Avec sa main libre elle tente d’attraper son téléphone et par la même occasion fait tomber sa pile de dossier et quand bien même après moult effort elle arrive à atteindre son téléphone celui-ci arrête de sonner. Elle avait très peu dormie car elle avait travaillé une bonne partie de la nuit, elle avait totalement oublié qu’elle devait se rendre au tribunal et maintenant ses dossiers étaient en train de voler au milieu du parc public… De rage elle jette son téléphone portable dans le petit lac sans réfléchir le moins du monde à ce qu’elle faisait… Puis elle se retourne d’un seul coup ne manquant pas de rentrer dans un promeneur (ou promeneuse) qui passait à ce moment là derrière elle. Encore sous le coup de la colère, elle ne réfléchie pas et agresse, presque, sans raison la jeune personne devant elle

Vous pourriez faire attention … est-ce trop difficile ?

Elle lança un long soupire en regardant vers le ciel avant de se pencher afin d’essayer de ramasser ce qu’il reste de ses dossiers.

Spoiler:

Porte 12. Aéroport de Schipol. Amsterdam. 8h03 heure locale.

Matteo Waisberg posa un pied sur le tarmac puis deux. Soulagé d’être enfin arrivé à bon port, Matt était exténué par ce long voyage et le décalage horaire. Il venait tout de même de traverser l’océan atlantique et on ne sait combien de pays. D’un bout à l’autre, presque 4700 km de distance entre New York et San Francisco. 14 heures de vol en classe affaires. Lui qui détestait les longs trajets, bah il a été servit. Il devait avouer être un peu déboussolé, il venait tout de même de traverser un paquet de fuseau horaire. Rendez vous compte, il avait décollé à 9h de San Francisco, et malgré que le trajet ai durée 14h, il avait atterri à Amsterdam à 8h du matin ! En gros c’est comme si il venait de remonter le temps. De quoi être perturbé pendant un petit bout de temps. Le changement climatique se faisait aussi ressentir, cela se voyait qu’on était plus sur la côte californienne, mais bel et bien aux Pays Bas, où il faisait considérablement plus froid. Il allait lui falloir un peu de temps avant de se réadapter à son pays. Mais en tout cas, un doux sentiment de joie et d’excitation lui parcouru tout le corps, que c’était bon de rentrer chez soi. C’est ici qu’il avait passé toute son enfance et adolescence, de nombreux souvenirs se rattachaient à ce pays, des bons comme des mauvais. Bien sur il avait adoré son séjour aux Etats-Unis, découvrir de nouvelles cultures, une nouvelle langue, de nouvelles personnes… Une expérience vraiment enrichissante qu’il recommandait à tous. Matt avait tout d’abord mit quelques temps avant de s’acclimater au rythme de vie californien qui était complètement différent de ce lui qu’il avait toujours connu. Il devait avouer s’être senti dépaysé, ayant le mal du pays, voulant rentrer chez lui, retourner dans les bras de sa petite amie…Mais une personne avait su le convaincre de rester, Candice. Une jolie blonde dont il tenait la main en ce moment même. Et oui, Matt n’était pas venu tout seul, mais accompagné de sa petite amie, elle aussi native de ce pays. Une présence à côté de lui, savoir qu’il n’était pas seul, le rassurait. Personne n’était au courant de sa décision de revenir s’installer à Amsterdam, pas même sa mère, sa sœur ou même son meilleur ami. A vrai dire, depuis son départ, il n’avait de contacts qu’avec ce dernier, ayant coupé les ponts avec tous les autres, par choix. Matteo avait préféré ne pas l’avertir de ses intentions afin de lui faire la surprise. Espérons qu’elle sera réussie. Il était impatient de voir la tête de son best quand il débarquerait devant chez lui. Sur qu’il devrait prendre l’appareil photo.

Matteo appréhendait de revoir tous ses anciens amis, sa sœur, sa mère…Mais il y’avait surtout une personne dont il était particulièrement anxieux à l’idée de revoir. Linoa. Enfin à la fois anxieux et excité. Il avait une telle envie de revoir son adorable visage, son sourire, sa voix… Cela faisait peut être maintenant 5 ans qu’il ne l’avait plus revu, mais son visage était gravé à jamais dans sa mémoire. Jamais il ne l’oublierait, la preuve il avait bien tenté pendant ces dernières années, mais à chaque fois il n’arrêtait pas de réapparaître. Bien évidemment avec le temps il s’était fait à l’idée que tout était fini entre eux, que jamais plus il ne la reverrait… Il avait continué sa vie, il le fallait bien non ? Surtout que c’était de sa faute s’il l’avait perdue, donc à lui d’assumer ! Donc pour ceux qui penseraient que Matteo serait revenu pour Linoa, c’est faux… Enfin en partie faux. Il était principalement là parce que son pays lui manquait et tout ce qui s’y rattachait et donc forcément Linoa en fait parti, entre autre. Matt avait fini ses études et n’avait donc plus rien qui l’obligeait à rester aux States, il avait donc sauté sur l’occasion pour faire son grand come back. Maintenant restait à savoir quel accueil on allait lui réserver… Parce que pas sur que c’est plus à tout le monde qu’il se barre comme ça à l’autre bout du monde sans donner de nouvelles. Noam était son seul contact, et encore quand ils se parlaient, ils évitaient toujours les sujets sensibles, d’ailleurs c’était Matt qui avait expressément interdit Noam de lui parler une seule fois de Linoa, il ne voulait plus rien savoir, sinon ça serait trop dur. C’était d’ailleurs la raison à laquelle il n’avait jamais contacté Linoa depuis. Avant son départ, ils s’étaient promit de ne pas s’appeler, rien, sachant pertinemment que sinon ça serait trop dur pour eux de passer à autre chose. Une rupture nette et brutale. Comme un pansement qu’on arrache d’un coup, au début ça fait super mal, mais après ça s’estompe. Et ben là c’était un peu pareil. Sauf que la douleur était multipliée par 1000.

Vondelpark. 9h.

Après avoir récupéré leurs bagages et s’être installés à l’hôtel, Candice et lui avaient décidé de se séparer. Ils avaient chacun des choses à faire, et surtout des personnes à voir. Pour le moment, Matteo avait juste envie de visiter les lieux, tout redécouvrir, car mine de rien ça avait pas mal changé. Il profitait du décor, du paysage, essayait de s’imprégner de l’ambiance. Distrait, il ne remarqua pas la jeune femme devant lui dont il failli bousculer. En entendant la remarque agressive qu’elle lui lança, Matteo comprit. Cette voix… Son cœur se mit à faire des triples bonds dans sa poitrine. Merde c’était pas possible, pas maintenant, il n’était pas prêt… Et pourtant si, quand il leva la tête vers la brunette, il en resta figé. Elle était si belle… Pour un peu il ne l’aurait pas reconnu dans cette tenue, avec sa toge d’avocate. Cela ne l’étonnait guère, elle avait toujours voulu devenir avocate. Côté coiffure elle avait troquée son dégradé pour un carré court. Mis à part ça, elle était toujours aussi sublime… Mon Dieu ce qu’elle lui avait manquée. Il resta comme ça, pendant quelques secondes, à la fixer de son regard azur, sans rien dire, encore sous le choc pour parler… Un paquet de souvenir venait de refaire surface. Finalement il finit par retrouver la parole

« Avec une personne aussi jolie en face de soi oui c’est difficile… » lui répondit il avec un petit sourire. Il essayait de paraître naturel, décontract, mais en vérité il n’en menait pas large.

La jeune femme est exténuée, la nuit qu'elle avait passé n'était même pas vraiment une nuit... En effet, elle n'a presque pas fermé l'oeil, d'abord ses dossiers puis son fils qui avait dû faire un cauchemar et qui n'arrivait pas à se calmer, elle l'avait donc pris à ses côtés, mais il lui semblait chaud malgré tout alors elle a plus veillé qu'autre chose. Autant dire donc que son visage était assez marqué elle n'a même pas pris la peine de masquer ses cernes par du maquillage ou autres fantaisies qu'elle ne supporte pas plus. Qu'importe, de toute façon, pour la journée qu'elle aurait à passer, semblable à toutes les autres certainement... En effet, sans qu'elle ne s'en rend compte ou peut-être inconsciemment, toutes ses tâches s'étaient réduites à une simple mécanique qui consiste à se lever et à aller travailler, si elle a la chance de rentrer tôt aller chercher son fils à l'école, sinon rentrer à pas d'heure pour travailler dès qu'elle aurait couché Noha. Lili, comme ses amis proches la surnomme, avait réussi à devenir ce qu'elle avait toujours rêvé être, professionnellement parlant, cela est incontestable seulement sa mère lui répétait souvent que la réussite avait un prix ce qui n'est pas totalement faux. Ses derniers temps la demoiselle pouvait cependant compter sur l'aide essentiel de sa meilleure amie, qui vit chez-elle en attendant que ses problèmes de coeur s'arrangent. En parlant d'Angeline elle se fait beaucoup de soucis pour elle, surtout depuis qu'elle a appris que cette dernière est enceinte, pour être passé par là elle sait que ce n'est pas tous les jours faciles, alors si elle peut évier à son amie de faire les mêmes erreurs qu'elle ça sera avec plaisir qu'elle le fera même si leurs histoires sont totalement différentes.

Linoa est donc à présent dans le parc les dossiers sous le bras, ses pensées pour seule compagnie et s'est vers Noha qu'elles se dirigent. Après la nuit qu'il avait passé elle s'inquiétait pour lui était-il malade ? Un simple cauchemar ? Elle s'en veut déjà beaucoup de la vie qu'elle lui fait mener, il faut avouer qu'elle n'est pas souvent avec lui et sait bien que le petit garçon lui en veut pour cela, comment changer les choses ? Pour cela il faudrait déjà revenir cinq ans en arrière, seulement les retours dans le passé, on le sait tous, c'est impossible. Pourtant, qui peut dire qu'il n'a pas de regrets ? La jeune française en a peu, elle essai plutôt de profiter de chaque instant qui se présente à elle, mais c'est ses choix qu'elle regrette, d'autant plus avec le temps en voyant son fils grandir. Ses pensées se mélangent et se dirige vers des choses et des personnes qu'elle n'a pas vraiment envie de se remémorer à ce moment-même sachant qu'elle est très pressée. La suite vous la connaissait son téléphone a le malheur de sonner, ses dossiers tombent, elle finit de rentrer dans un jeune homme à qui elle ne prête aucune attention, préférant râler et se dépêcher de ramasser ses feuilles étalées sur le sol. La jeune française finie par se redresser, du moins jusqu'à la réponse du jeune homme. Cette voix elle la connaissait c'était certain, comme sortie de vieux souvenirs qu'elle avait mis des années à enfouir, à tenter d'oublier. Linoa finie par relever totalement la tête en direction du jeune homme qui se tenait devant elle. Ses yeux, se visage, Dieu qu'il n'avait pas changé. Bizarrement un mélange de sentiments se fit entre elle, elle est heureuse de la revoir cela est incontestable, seulement rien ne lui dit qu'elle n'est pas encore endormie sur le point d'entendre le bourdonnement du réveil. Lili se serait bien pincée histoire dans être sûr, mais elle devait déjà avoir l'air totalement idiote avec son air légèrement béat... Mais que faisait-il ici ? Enfin elle n'était pas vraiment en état de se poser des questions, encore stressé de son retard au tribunal, bien que pour le moment elle en a fait abstraction, puis elle était heureuse de revoir le jeune homme même si une pointe de mélancolie s'empare d'elle un instant, lorsque le passé lui revint en tête.

La jeune demoiselle reste un moment sans savoir quoi dire ou quoi faire, cinq années durant lesquelles elle avait eu aucune nouvelle de lui, enfin, tel avait été leur 'promesse' en quelque sorte avant de se quitter, histoire de ne pas trop souffrir... quelle utopie ! Linoa continue à le regarder, son regard bleu était toujours aussi pétillant, cela la ramenait quelques années en arrière dans les Alpes italiennes. Elle se met enfin à réagir se secouant un peu intérieurement pour enlever cet air idiot qui avait pris place sur son visage depuis qu'elle l'avait vu. Maintenant à elle de voir, soit elle prend pour excuse pour s'enfuir, d'être en retard soit pour une fois elle laisse tomber son boulot pour discuter un peu avec lui. En fin de compte le choix était loin d'être cornélien. La jeune française laisse tomber une fois de plus ses dossiers sur le sol du jardin, pour prendre le jeune homme dans ses bras. A vrai dire, elle n'a pas trop réfléchit à ce qu'elle faisait, n'est-elle pas connu pour être (très) impulsive ? Elle finit par se décaler afin de le regarder à nouveau, un petit sourire se dessine sur son visage, puis finit par parler... enfin !

Je suis contente de te revoir ! Tu m’as manqué…

Pour elle il n'y avait aucune ambigüité en sa phrase finale, s'est comme si elle retrouvait un vieil ami perdu de vu depuis tant d'année. Un vieil ami ... oui ... Linoa espérait vraiment qu'il était heureux à présent et qu'il avait refait sa vie. Enfin n'allons pas dire non plus que ça ne lui ferait rien, ça serait mentir. De son côté elle n'avait pas refait sa vie, par choix, après tant d'année de silence et d'absence elle n'attendait plus rien du jeune Matteo, mais il y avait Noha. En parlant du petit garçon, Matteo avait-il eut la lettre qu'elle lui avait laissé lorsque le courage lui avait manqué à l'époque ? La demoiselle ne se voyait que très mal lui poser la question, il lui en parlerait surement, espérerons-le, elle l'espérait...

Que fais-tu ici ?

Ne voyez pas sa question comme un reproche non loin d'elle cette pensée, mais elle a toujours été assez curieuse. Bien sûr elle ne l'obligeait pas à répondre non plus. La demoiselle continue à sourire tout en regardant le jeune homme qui se tenait devant elle. Qu'elle allure pouvait-elle bien avoir avec le visage marqué de cernes et sa robe noire d'avocate mise à la hâte...

En arrivant ici Matteo était loin de s’imaginer que la première personne sur laquelle il tomberait serait Linoa. Sa Lili… A croire que c’était le destin qui voulait les réunir. Si on mesurait les chances qu’il avait de la rencontrer par pur hasard dans une grande ville comme Amsterdam on se rendrait compte qu’elles seraient super minces. Alors Matteo ne voyait qu’une solution à cela : la providence. C’était Dieu qui les avait réunis, aujourd’hui et ici même. Ou une simple coïncidence au choix. M’enfin Matt préférait croire à la première raison. Apparemment Linoa paraissait au moins autant abasourdi que lui, si ce n’est plus. Bah oui il ne l’avait pas mise au courant de son retour au pays. En même temps avec plus de 5 ans de silence radio, il se voyait mal l’appeler comme ça du jour ou lendemain dans le seul but de la prévenir de son retour. Et puis après tout peut être que ça ne lui ferait ni chaud ni froid, elle devait le considérer comme un lointain ami maintenant, voir un étranger.

Pendant plusieurs secondes, les deux jeunes gens restèrent comme hyptonisés, plongeant leur regards l’un dans l’autre, sans un mot, comme si tout le reste autours n’avait plus d’importance et n’existaient pas à leur yeux. Matteo n’avait aucune conscience de ce qu’il se passait aux alentours, seul Linoa focalisait son attention. Elle avait beau avoir les traits tirés, sa toge dans tous les sens, Matt ne le remarquait même pas. Tout ce qu’il voyait devant lui était une magnifique jeune femme, celle qu’il avait jadis aimé follement, et dont il avait souffert aussi de cet amour. Quand elle le prit finalement dans ses bras, tout un flot d’émotion refit surface. De nombreux souvenirs défilaient dans sa tête, leur rencontre en Italie, leur premier baisé échangé, leur première danse, leur première nuit passée ensemble… Tout ces tas de bons moments qui restaient à jamais gravé dans son esprit. Malheureusement à ça se superposaient aussi les mauvais souvenirs, ceux qu’on préfèreraient oubliés, comme lors de leurs adieux déchirant 5 ans auparavant… Leur promesse de couper tout contact pour ne pas avoir à souffrir plus que de raison… Pff tu parles, ça ne l’avait pas empêché de souffrir quand même. Surtout qu’il avait failli à la règle…Il lui était déjà arrivé de l’appeler, surtout au début, mais juste pour entendre sa voix sur son répondeur, seulement il arrivait qu’elle décroche, et alors dans ces moments là il paniquait et raccrochait immédiatement. Plutôt pathétique n’est ce pas ? Au bout de quelques mois il avait fini par arrêter, se rendant compte que ça ne l’aidait absolument pas, bien au contraire…Ainsi il avait beaucoup plus de mal à se détacher d’elle. Alors en un sens, il trouvait qu’ils avaient bien fait de couper tout contact, sinon il n’aurait pu s’empêcher à chaque fois de se sentir coupable quand il sortait avec une autre fille… Il ne serait probablement jamais avec Candice si il avait continué à avoir des liens avec son ex. Candice. Heureusement qu’elle avait été là elle, sinon il ne savait pas vraiment trop ce qu’il serait devenu à l’heure actuelle… Elle l’avait aidé à remonter la pente, à tourner la page, passer à autre chose…En fait ils s’étaient aidé mutuellement à oublier la personne qu’ils avaient laissé derrière eux en venant dans ce pays. Candice était la seule personne qui pouvait comprendre ce qu’il ressentait, ce qui fait que ça les rapprochait énormément. Depuis, ils ne se sont plus quittés. Pourtant ce n’est pas le grand amour entre eux deux, seulement ils ont trouvé une sorte d’équilibre dans leur relation qui leur convenait parfaitement, ils s’étaient habitués à vivre ensemble. Malgré toutes leurs disputes incessantes, ils sont toujours restés ensemble, à vrai dire, c’est surtout parce qu’ils ont peur de se retrouver seul, alors ils se tiennent compagnie, faute de mieux.

« Toi aussi tu m’a manqué, tu peux pas savoir à quel point ! C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle je suis ici… Une fois mes études finies, j’ai pas mal voyagé, et à un moment donné je me suis dit qu’il serait temps que je me pose. Et quel meilleur endroit pour cela qu’Amsterdam, ma ville natale ? J’étais un peu nostalgique, mon pays me manquait…Toi, mes amis, même ma sœur… C’est pourquoi j’ai décidé de revenir m’installer ici. »

Si Linoa pensait que Matteo était revenu pour elle et son fils, elle se trompait. Pourquoi ? Bah parce qu’il n’était même pas au courant de son existence pardis ! Donc il ne risquait pas d’en parler dans la conversation En tout cas, Matteo venait de faire comprendre ses intentions à Linoa : il n’était pas là que de passage, mais revenait bel et bien pour de bon.

« Alors comme ça tu es devenue avocate ? J’ai toujours su que tu réussirais… »

C’est étrange comme la vie est faite. Elle vous oblige à tourner des pages, à oublier des personnes ou des moments que vous aimeriez garder pour l’éternité près de vous ou en mémoire et lorsque vous commencez à vous faire une raison, elle remet sur votre route un bout de votre passé. C’est imagé et pourtant assez réelle, cinq ans plus tôt elle se devait d’oublier Matteo, mettre entre parenthèse ce qu’ils avaient pu vivre ensemble pour continuer sa route seule et voilà qu’aujourd’hui il se trouve là debout devant elle. Linoa ne dit pas qu’elle a réussi à tourner la page, elle avait vécu trop de chose avec le jeune homme pour pouvoir l’oublier si facilement. Après tout c’est son premier vrai grand amour, pourtant on dit souvent que les amourettes de lycée se terminent toujours lorsque vient leur des choix. Seulement réduire ce qu’ils ont vécu en simple amourette de lycée et inconcevable pour elle, qui est-elle pour parler d’amour après tout ! La jolie brunette est loin d’être quelqu’un qui rumine son passé en oubliant de vivre le moment présent, bien au contraire, seulement il est vrai que le jeune homme à fait partie d’un moment de sa vie importante, puis c’est avant tout le père de son fils.

Les deux jeunes restèrent un moment à se fixer, elle avait oublié à quel point elle aimait son regard, rassurant et désarment à la fois. Sans même parler de son sourire, elle n’avait pas oublié son visage durant tout ce temps, mais il est vrai qu’avec le temps certains détails vous quittes. Pendant quelques secondes elle semblait sortie de l’espace temps, les minutes ne se comptant plus qu’en secondes, cela aurait pu durer ainsi un bon moment. La jeune Linoa finit tout de même par reprendre ses esprits, avait-elle imaginé le revoir ici un jour ? Non pour elle dès l’instant où il avait pris cet avion en direction des Etats-Unis, elle avait réduit à néant les chances qu’ils se revoient un jour et puis leur ‘pacte’ était assez explicite. Pas se parler, tel avait été leur dire, rien ne lui interdisait d’écrire, A vrai dire elle avait commencé, pendant un moment. Les a-t-elle envoyés ? Non … bien sûr que non. Lili prenait pour excuse de ne pas avoir d’adresse, enfin ce n’est pas totalement faux, mais elle aurait pu l’avoir de mille façons si elle avait voulu l’obtenir. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait alors ? Lili n’avait rien fait avant son départ, alors après qu’est ce que cela aurait changé. Après tout, elle n’était même pas sur qu’il ne l’avait pas déjà oublié. Elle aurait tant aimé trouver le courage à l’époque de lui dire de quelque manière que se soit, encore plus avec le temps. En voyant Noha grandir elle se doutait bien que cela arriverait un jour. Seulement, à l’époque, elle ne voulait pas d’un sens qu’il ait à choisir, ou à renoncer à quelque chose de sa faute. Avait-elle le droit de faire ce choix à sa place ? Pas plus, non !

Cinq ans en y réfléchissant c’est court et long à la fois. En effet, en faisant un rapide bilan, elle n’a pas vraiment eu le temps de voir ses dernières années passer, il faut dire qu’elle n’a pas vraiment chaumé. Même si côté cœur rien n’a bougé, elle a eu Noha qui lui a demandé beaucoup de temps et d’attention, encore aujourd’hui par la même occasion, puis il y a eu en parallèle ses études et ses concours pour pouvoir devenir avocate. En y réfléchissant bien c’est peut-être cela qui lui a permis d’oublier un peu. En cinq ans avait-elle su l’oublier juste un peu ? Au risque de passer pour passer pour la fille désespéré du coin, chose qu’elle n’est pas loin de là, en effet c’était le cas en quelque sorte … Mais il n’avait pas donné suite à sa lettre alors c’était plus simple pour oublier de se dire qu’il à préféré resté là-bas que revenir. Une façon de tourner la page, enfin on vous l’accorde c’est très loin d’être la meilleure. Enfin à présent il était en face d’elle chose qu’elle n’aurait pas osé imaginer, elle aura tout le temps de se poser des questions plus tard. La jeune française écoute son interlocuteur avec attention, tout en gardant le sourire, qui s’était affiché lorsque leurs regards se s’étaient croisés quelques minutes auparavant, adroitement accroché sur ses lèvres. L’énumération des personnes qui l’avaient en quelque sorte poussés à revenir lui décrocha également un petit sourire, jusqu’à ce qu’il finie par conclure. N’avait-il vraiment oublié personne ? Lili en faisait partie elle en était heureuse, mais Noha dans tous cela ? N’est-il pas plus important. La demoiselle fronce légèrement les sourcilles, avant de baissé la tête, comme contrarié avant de lancer dans un petit murmure à peine audible

Tu une l’as donc pas lue ?

Jeté ? Rangé ? Conservé ? Ne l’avoir jamais eu entre les mains ? A vrai dire les possibilités étaient nombreuses, à savoir laquelle elle préférait, surement la première, elle s’en veut déjà assez d’avoir en quelque sorte privé Noha de son père alors si à sa venait s’ajouter le fait qu’elle a également privé Matteo de son fils … Enfin, elle avait quand même avec elle le fait qu’elle a essayé de le prévenir, même si c’est très loin d’être suffisant. Cinq ans dans la vie d’un enfant c’est énorme surtout lorsqu’il est petit, il faut bien l’avouer, ses première nuit, son premier jour d’école, ses larmes, ses joies… Linoa relève la tête vers Matteo avec un petit sourire sur son visage loin d’être aussi large que tout à l’heure, enfin elle pouvait toujours espérait que cela ne se voit pas trop. Avec un enthousiasme certain elle ajoute d’une voix enjouer pour chager un peu de conversation.

Je suis contente de te voir … Non ça je l’ai déjà dit … Je suis contente que tu es décidé de revenir tu nous as beaucoup manqué … à tous !

Un grand sourire se dessine à nouveau sur son visage, au moins là-dessus elle ne se trompait pas ! Après la question du jeune homme elle regarde sa tenue comme pour s’en assurer elle-même, en effet on dirait bien. La jeune française cligne brièvement les yeux comme pour le remercier, si lui y croyait pendant longtemps cela n’a pas était le cas de Linoa, jamais très sûr d’elle, elle n’aurait pas osé imaginer être ce qu’elle est aujourd’hui.

Oui, on dirait bien … Et toi qu’es-tu devenu ?

Quand Matteo expliqua les raisons de son retour à Linoa, celle-ci lui parut contrariée. Qu’avait il dit ? N’était elle pas heureuse qu’il revienne définitivement ? Après tout peut être qu’elle aurait préféré ne plus jamais le revoir… Il ne savait vraiment pas ce qu’il pouvait se passer dans sa tête en ce moment même. 5 longues années avaient passées, et beaucoup de choses avaient du changer. A commencer par Linoa. Quand il l’avait quitté, elle n’était encore qu’une adolescente… Devenue femme aujourd’hui. A la voir ainsi, dans sa tenue d’avocate, et son petit air, il était évident pour lui qu’elle avait énormément gagner en maturité. Encore heureux, lui aussi avait mûrit. Linoa mit finalement des mots pour exprimer sa contrariété « Tu ne l’as donc pas lue ? ». Gné ? Matteo haussa un sourcil, signe d’incompréhension. De quoi faisait elle mention ? Qu’est ce qu’il n’avait pas lu ? Le journal ? Mais il ne voyait pas vraiment le rapport…Nan là il était vraiment dans le flou, il ne voyait absolument pas de quoi elle voulait parler, mais en tout cas ça avait l’air assez important vu l’expression de son visage. D’ailleurs elle préféré tout de suite changer de sujet, ne lui laissant pas le temps de répondre, exprimant de nouveau le fait qu’elle soit heureuse de son retour, et qu’il leur avait manqué à tous. A tous ? Il se demandait bien à qui elle pouvait faire référence en particulier…Bah probablement à leurs amis communs voilà tout. Matteo sourit. Elle radotait un peu m’enfin bon il lui pardonnait, sans doute l’émotion^^

Elle voulu savoir à son tour ce qu’il était devenu. Ha ça, il en avait vécu des choses ces dernières années. Il avait voyagé à travers le monde pour ses articles, et pas forcément que dans des pays du Nord, dits riches. Non il avait eu l’occasion de s’intéresser par exemple à quelques tribus africaine, il était allé dans des endroits très pauvres, où il avait du dormir par terre, se contenter du strict minimum en vivres… Il avait pu découvrir de nouvelles cultures, enfin une expérience vraiment enrichissante, surtout sur le plan humain. Quand il voyait les conditions dans lesquels vivaient certains, et ce sans jamais se plaindre, alors que eux de leur côté, les américains et européens avaient l’habitude de se plaindre pour un rien, des futilités. Tout cela l’amenait à réfléchir sur l’importance des choses. Il était beaucoup moins futile et matériel maintenant.

« Bah je suis sorti diplômé de Berkeley au bout de 3 ans…Et après ça j’ai pas mal bougé. J’ai eu la chance d’être engagé dans un journal assez réputé, où on me confiait des missions à l’autre bout du monde. Je peux te dire que j’en ai vu du pays, j’ai jamais autant voyagé ces deux dernières années que dans tout ma vie entière. Enfin bon, à un moment je me suis dit qu’il serait peut être temps de me poser quelque part, et donc me voilà ici. On verra bien si on veut de moi ici »

C’est vrai que maintenant, puisqu’il avait démissionné de son ancien boulot, bah il était au chômage. Il espérait pouvoir retrouver du travail rapidement. Bien sur il avait peu de chance de retrouver aussi bien que ce qu’il avait, mais il en était conscient, et ça ne le déranger pas. Tant qu’il avait une plume et un papier pour écrire, cela lui convenait.

Cette histoire de lecture lui trottait toujours dans la tête, elle avait réussit à le perturber avec sa question, il avait besoin de savoir de quoi il retournait. Elle ne pouvait pas lui poser une question comme ça, pour ensuite changer de sujet comme si de rien n’était ! Elle l’avait posée maintenant il allait falloir assumer.

« Excuse moi…Mais ça me trotte dans la tête depuis tout à l’heure…Qu’est ce que j’aurais du lire ? »

Linoa admirait le jeune homme en réalité, pendant longtemps elle lui en a voulu d'être parti, mais lorsqu'elle y réfléchit elle n'aurait jamais eu le courage dans faire autant. Elle l'avait fait lorsqu'elle a quitté la France pour Amsterdam, seulement elle avait de très bonnes raisons de le faire et puis elle était à l'époque encore très jeune. Lorsque Matteo est partie l'idée de retourner en France lui a bien traversé l'esprit. Seulement quitté Timéo et Angeline n'était pas vraiment possible à l'époque, aujourd'hui elle ne le regrette pas. Son pays d'adoption est les Pays-Bas, elle aime ce pays, elle aime ses habitants et puis en France elle n'aurait jamais eu l'occasion de revoir Matteo. La demoiselle écoute le récit du jeune homme, avec un petit sourire dessiné sur son visage. Il avait vraisemblablement réussi ses études ainsi que son début de carrière, elle est contente pour lui vraiment, sincèrement. Ses efforts n'auront pas été vains... Et puis il le méritait, réussir professionnellement en règle générale c'est le but de chaque jeune de leur âge.

- Je suis contente pour toi alors si tu as réussi à être ce que tu voulais être ! Tu le mérites vraiment…

La jeune femme le regarde avec un petit sourire en coin, ses paroles ne sont pas faites pour le flatter, elles sont avant tout pensé. Le petit vent matinal se prend dans les branches des arbres qui l'entoures, quant à la demoiselle elle se replonge dans ses pensées laissant ses cheveux, voler au grès du vent. L'automne s'installe peu à peu non sans son lot de désagrément. Lili se tourne vers les passants qui semblaient être pressés, il faut avouer qu'il est encore assez tôt et que nous sommes en pleine semaine, beaucoup se pressent pour arriver à leur travail, étonnant que pour une fois elle n'en fasse pas parti. Seulement le jeune homme est là et il faut dire qu'elle a des choses à lui dire, cependant étrangement elle espérait en quelque sorte qu'il ait oublié sa question. C'est assez étrange c'est un peu comme lorsque l'on est enfant et que l'on a quelque chose à dire à ses parents, seulement on ne sait pas comment leur annoncer de peur qu'ils ne le prennent mal, alors on le reporte même inconsciemment. C'est un peu ce qui se passe dans la tête de notre jolie brunette. L'air de Matteo un peu plutôt ressemblait plus à de l'incompréhension qu'autre chose, donc c'est tout naturellement que Linoa a fait la conclusion qu'il n'est pas au courant. Comment lui dire ? Devait-elle lui dire ? Oui, cela n'en fait aucun doute, au moins pour Noha. Elle sait combien le petit garçon rêve de rencontrer son père, il n'y a qu'à voir ce qu'il a fait de toutes les photos qu'elle lui a données il n'y a pas encore si longtemps. La petite brise continue à souffler Lili enlève d'un geste bref sa robe d'avocate, qui prise dans le vent commence à l'agacer légèrement. Elle la plie soigneusement en deux pour la poser délicatement sur son bras, au prix qu'elle lui coûtait, la jeune française ne se gêne pas pour en prendre grand soin.

Un petit silence s'est installé l'espace de quelques minutes, perdue dans ses songes elle n'en fit pas vraiment attention. Le jeune homme pose la fameuse question qu'elle redoutait un peu. Faire demi-tour ? Fuir ? Non certainement pas ! Elle n'a jamais été comme cela, elle a toujours tout affronté dans la mesure du possible alors ce n'est pas aujourd'hui que cela changera. Lili relève la tête sur Matteo réfléchissant à ce qu'elle peut lui dire et surtout la façon doit elle peut lui dire. La jeune femme baisse la tête vers son cabas qui lui sert également de sac à main, elle plonge sa main à l'intérieur pour en ressortir son portefeuille. Que fait-elle avec son portefeuille au lieu de répondre simplement à la question posée ? Lili en sort une petite photo de Noha qu'elle garde toujours précieusement sur elle, il faut dire qu'il a une petite tête d'ange sur cette photo. Enfin il est toujours très mignon, mais c'est vrai qu'il a un petit air à la fois mesquin et tendre sur cette petite photo. Bref, la jeune demoiselle ressert son étreinte sur la photo avant de baisser la tête dans un long soupire. Elle finit par regarder à nouveau le jeune homme devant elle, son sourire s'est presque totalement dissipé.

- Ma lettre ...

Linoa s’arrête un moment et tend la photo qu’elle tient dans la main au jeune Matteo debout devant elle. Il ne doit surement pas comprendre pourquoi elle s’amuse à lui donner des photos plutôt que des explications, cela ne tarderai pas. La jeune demoiselle le regarde dans les yeux et puis finie par se lancer.

- C'est Noha ! Il y a un peu plus de cinq ans maintenant j'ai appris que j'étais enceinte, peu de temps après, tu m'as appris que tu allais partir. J'avais attendu avant de te l'annoncer pour trouver le bon moment seulement après tout cela je n'ai pas trouvé le courage de le faire. Je voulais que tu sois à mes côtés c'est incontestable et j'espère que tu n'en doutes pas seulement je ne voulais pas gâcher ton rêve, je savais à quel point tu tenais à cette école, je n'avais pas le droit de te retenir ici. Avant que tu partes pour les Etats-Unis n'aillant toujours pas trouvé le courage de te le dire j'ai glissé dans ta valise une lettre ... mais visiblement tu n'en as jamais eu vent. Ce bout de papier contenait tout ce que je viens de te dire, j'espérais qu'ainsi tu ferais ton choix soit rester, soit revenir, n'aillant plus de nouvelles j'ai conclu que tu avais choisi la première possibilité. Tu dois me prendre pour une folle, j'avoue qu'avec le recule je n'en pense pas moins de mon attitude. Seulement j'avais 18 ans et terriblement peur de ce qui m'attendait, je n'ai donc jamais imaginé la possibilité que tu n'ai jamais eu cette fichue lettre en main. Je ne t'ai jamais caché à Noha, il sait que tu es son père, il me pose un tas de questions à ton sujet d'ailleurs.

Un petit sourire se dessine sur son visage à la seule évocation de prénom de son fils. Lili passe ses mains sur son visage, ne sachant pas quoi ajouter, de toute façon, qu'avait-elle à ajouter ? Rien ne pouvait expliquer son attitude de toute façon. Elle avait en quelque sorte l'impression d'être en pleine plaidoirie lorsqu'elle manque d'argument alors que le coupable attend qu'elle le défende du mieux possible. C'est étrange, mais c'est un peu ça à la différence que là c'est en quelque sorte elle sur le banc des accusés. Elle s'attendait à toutes les réactions possibles de la part de Matteo... après tout qui sait comment elle aurait réagi s'il lui avait 'caché en quelque sorte quelque chose d'approximativement équivalent.

[aucun soucis les cours sont beaucoup plus important ! ^^ Non ton poste était parfait ! Very Happy

]

Durant ces 5 dernières années il lui était souvent arrivé de penser à Linoa, se demandant ce qu’elle était devenue…Si elle avait réussie dans la vie, si elle était heureuse… Ce genre de choses quoi. Il lui arrivait aussi de se faire des scénarios, et si il était resté à Amsterdam, où en seraient ils tous les deux ? Seraient ils toujours ensemble ? Fiancés ? Une famille qui sait ? Lorsqu’ils étaient encore en couple, il s’était souvent imaginer ce que serait leur futur, il se voyait bien faire sa vie avec elle, qu’elle soit la mère de ses enfants… Malheureusement la vie en avait décidé autrement, le destin l’avait appelé vers les Etats-Unis. Plus d’une fois il avait regretté sa décision, mais en même temps, il se disait que si il n’était pas parti, il serait passé à côté de pleins de choses, il avait vécu tant d’expériences enrichissante ces dernières années…Heureusement pour lui d’ailleurs, car si son séjour avait été nul, là il aurait vraiment regretté son départ. Matteo sourit à Linoa, qui était contente pour lui, lui disant qu’il le méritait. Il la savait sincère, elle n’était pas du genre à dire des compliments juste pour flatter une personne.

Matteo regarda Linoa rangeait sa robe d’avocate. Il était conscient qu’il devait la déranger, on devait sûrement l’attendre quelque part, et il allait la mettre en retard. Mais apparemment ça n’avait pas l’air de l’embêter plus que ça, en même temps encore heureux, il aurait été déçu si elle avait préféré se rendre au boulot, plutôt que de passer du temps avec lui, ce n’était pas comme si ils s’étaient vu la veille, ils avaient tout de même 5 ans à rattraper !

Suite à sa question, il y eut un petit moment de flottement, où il voyait réfléchir Linoa, du genre qu’est ce que je fais ? Comment je lui dis ? Pendant ce temps Matteo était dans l’incompréhension la plus totale, tout ce qu’il savait, c’est que ça paraissait sérieux cette histoire, ce qui commençait sérieusement à l’inquiéter d’ailleurs. C’est alors qu’il la vit fouiller à l’intérieur de son sac. Gné ? Qu’est ce qu’elle cherchait ? De plus il ne voyait pas le rapport avec sa question…A moins qu’elle ne lui sorte le fameux papier qu’il aurait du lire ? Il la regarda en sortir son porte feuille. Tout cela était de plus en plus intriguant. Sentiment renforcé quand elle en retira ce qui ressemblait être une photo. De qui ? Telle était la question. Mais surtout où voulait elle en venir ? L’attente était insupportable, qu’elle en vienne au fait ! Du bout des lèvres elle lui parla d’une lettre…Quelle lettre ? Elle lui avait envoyé du courrier ? Et donc enfreint leur pacte ? En tout cas il n’en avait jamais vu la couleur… Probablement qu’elle s’était perdue à la poste dans ce cas, il ne voyait pas d’autres solutions. Mais ce qui importait le plus, était incontestablement le contenu de cette mystérieuse lettre. Finalement elle lui tendit la photo a laquelle elle semblait tenir énormément. Un petit garçon, blond aux yeux bleus lui souriait d’un air espiègle. A vu d’œil, il devait avoir dans les 4/5 ans, pas plus. Ok il tenait dans les mains la photo d’un petit blondinet, et alors ? Qu’était il censé en faire ? Reconnaître le garçon ? Parce que là il ne lui disait vraiment rien, Matteo était quasiment sur de ne jamais l’avoir vu auparavant… Merde allait elle enfin décidé de tout lui expliquer ??!!

« C'est Noha ! Il y a un peu plus de cinq ans maintenant j'ai appris que j'étais enceinte, peu de temps après, tu m'as appris que tu allais partir […] » Matteo l’écouta en silence, il la laissa parler, ne l’interrompant pas. A mesure qu’elle parlait, son visage se décomposait. Tout venait de prendre sens dans sa tête. Cette photo, ce garçon…Son FILS !!!! P***** de merde, elle venait de lui annoncer qu’elle avait un fils de 5 ans !!!!! Matteo n’en croyait pas ses oreilles, il avait l’impression d’être en plein rêve et qu’a tout moment il allait se réveiller…Comment pouvait elle lui annoncer ça comme ça, mine de rien, au milieu de la conversation. Comment avait elle pu lui faire ça ? Un fils c’était pas rien nom de Dieu !! Pas juste un sujet qu’on met comme ça dans une lettre, en espérant qu’il la lirait un jour. N’avait elle pas trouver un peu bizarre qu’il ne donne aucune signe de vie si il avait lu la lettre ? Comment avait-t-elle pu penser une seule seconde que Matteo serait capable de lui faire une chose pareille ? Continuer tranquillement ses études tout en sachant qu’il avait un fils qui se baladait dans la nature !! Et qu’il ne prendrait même pas la peine de s’en soucier ? La laissant se démerder seule ? Quel genre d’homme ferait ça ? Elle avait une si basse opinion de lui ?

« Tu te fous de moi, c’est pas possible je dois rêver… » Pourtant le petit garçon sur la photo paraissait bel et bien réel. C’est vrai qu’en regardant de plus près, il pouvait voir les ressemblances, il avait ses yeux bleus et ses cheveux blonds. Oui car quand il était plus petit, Matteo était tout aussi blond, mais avec le temps ils s’étaient assombris. Enfin bref, là n’était pas la question… « 5 longues années…Et pendant tout ce temps tu n’a pas trouvé le temps de m’appeler une seule fois ? Je sais pas moi, un petit coucou du genre " Salut comment ça va ? Ha tiens au fait je te l’avais pas dit ? Tu as un fils." Non ça ne t’a même pas traversé l’esprit ? Tu ne t’ai jamais posé de questions sur mon silence ? Non pour toi ça te paraissait normal que je ne donne pas de signe de vie sachant que j’ai un fils… C’est vrai que je suis un être tellement égoïste et tourné vers soit que ça ne me préoccuperait même pas… Je n’arrive pas à y croire… Un fils moi…De 5 ans, 5 ans !!!!! Comment a tu pu me faire une chose pareille ? A moi comme à lui d’ailleurs… Tout ça parce que mademoiselle croyait que j’étais un salaud fini qui en absolument rien à foutre de son gosse !!! Putain j’y crois pas… » Tels étaient les mots qui lui revenaient continuellement à la bouche, Matteo avait vraiment du mal à réaliser ce qui était en train de lui arriver.

Tout en parlant, Matteo s’agitait pas mal, il gesticulait des bras, signe d’énervement. Il était tellement en colère contre Linoa… Il n’arrivait pas à comprendre comment elle avait pu en arriver là. Le priver de son fils pendant 5 longues années, sa naissance, ses premiers pas, mots… Tout il avait absolument tout manqué. Et tout cela à cause du comportement complètement immature de Linoa.

Le temps semble avoir changé depuis qu'elle a quitté son petit chez elle il y a encore à peine une heure. A moins que ce ne soit que son imagination, cela est fort probable. L'ivresse des retrouvailles n'aura guère durée longtemps. Elle est vraiment heureuse de le revoir il n'y a pas de doute à avoir là-dessus, seulement il est vrai qu'elle ne s'attendait plus vraiment à le revoir un jour, alors elle ne s'est pas 'préparé' à certaines discussions tel que celle qui allait inévitable suivre. En même temps, que pouvait-elle bien imaginer ? Lui dire est inévitable, Noha parle de plus en plus de son père, il va même jusqu'à imaginer le voir, alors elle n'a pas le droit de décevoir le petit garçon par pur égoïsme, quoi que quelque par elle l'a déjà fait sinon La jeune française ne serait jamais là à essayer de trouver la meilleure façon de lui dire. Cinq années de silence ! Il faut bien avouer que c'est énorme surtout lorsqu'il s'agit des cinq premières années de la vie d'un enfant. Alors, pourquoi avoir attendu si longtemps ? Linoa n'en a pas la moindre idée, l'inquiétude, la solution de facilité ? Peut-être, mais cela ne pardonne rien. Seulement qui peut la blâmer ? Qui peut certifier quand de pareil circonstance il n'aurait pas fait la même chose ? Quelqu'un a-t-il vécu semblable pour lui dire qu'elle aurait dû agir autrement ? Lili ne se cherche en aucun cas des excuses, prête à endosser toutes les responsabilités qu'importe, seulement personne n'a le droit de la juger sur ses choix. La jeune demoiselle est humaine avant tout alors comme tout à chacun elle fait des erreurs. A la différence près que celle-ci n'est pas une simple erreur de parcoure qui engage qu'elle.

Linoa garde le regard rivé sur le jeune homme, son air a tellement changé depuis quelques minutes. Son si beau sourire qu'elle aime tant, encore aujourd'hui, a laissé place à un air totalement dépité. En même temps cela semble assez normal, après ce qu'elle vient de lui annoncer non ? La jeune demoiselle manque naturellement de tact, mais cela n'est pas nouveau, ses relations humaines en souffrent parfois. Certains la diront trop directe, il est vrai que pour certain sujet, surtout dans son emploi elle ne passe pas par quarte chemin et par directement dans le vif du sujet, pour ses clients par ce qui fait 'mal'. Enfin dans le moment présent comment le dire autrement ? La jeune demoiselle regrette de n'avoir rien dit, elle donnerait beaucoup pour revenir cinq ans en arrière, acquérir une telle réflexion avec le recule et la maturité devient presque absurde. Comme si un retour en arrière est possible ! Sa mère lui a dit un jour ' La vie ne se comprend que par des retours en arrière, mais on ne la vie qu'en avant', à sept ou huit ans elle ne comprenait pas trop le sens de cette phrase, pourtant aujourd'hui elle la comprend que trop bien.

Lili écoute chaque parole du jeune homme butant sur chaque mot ou presque, regardant chaque geste, elle se contente de l'observer. Si elle osait encore avoir un doute sur le fait qu'il est eu ou non cette fiche lettre entre les mains, à ce moment-là elle en a plus vraiment à s'en faire. Mais qu'est-elle devenue ? Comment est-ce possible qu'il ne l'ait jamais eu entre les mains ? Est-ce franchement le plus important maintenant ? Non ! Tout en l'écoutant elle but sur l'une de ses phrases. Si elle n'avait jamais trouvé le temps de l'appeler ? Bien sûr que si combien de fois elle aurait aimé le faire, mais pour lui dire quoi ? Elle n'aurait de toute façon jamais trouvé le courage de lui dire par téléphone. Une fois elle a même été jusqu'à acheter un billet d'avion pour les Etats-Unis, pour le voir pour lui parler. Seulement à la dernière minute elle a changé d'avis, elle ne savait absolument pas ce qu'elle allait trouver là-bas et après tout elle ne savait même pas s'il voudrait encore la voir. Il avait peut-être refait sa vie là-bas, il avait peut-être même des enfants, qui sait.

Soudain elle relève la tête rapidement, en arquant un sourcil espérant avoir mal compris ! Ses paroles résonnent dans sa tête comment pouvait-il dire qu'elle peut croire ou dire de telle chose sur lui ? C'est loin d'être sa façon de penser si elle avait vraiment cru qu'il était égoïste ou un salaud comme il ose lui reprocher, elle ne lui aurait certainement rien dit de tout cela, pensant que s'il n'en avait rien eu à faire cinq ans plus tôt cela ne le toucherait pas plus aujourd'hui. Une fois qu'il eut fini elle s'empresse de reprendre la parole à son tour.

Pense ce que tu veux de moi, mais ne penses pas à ma place. Jamais je me serais permis de penser de telles choses à ton sujet. Je t'ai toujours estimé, jamais j'aurais pu penser de toi que tu es quelqu'un d'égoïste et encore moins tu sois un salaud. C'est complètement absurde.

Qu'est ce qui est le plus absurde en réalité c'est à se le demander. Surement d'avoir rien dit durant tout ce temps, oui cela elle l'a bien compris, mais ce n'est pas nouveau. Plus Noha grandissait plus elle pouvait le constater, elle savait très bien que tôt ou tard il faudrait faire quelque chose, seulement aujourd'hui elle ne s'y est pas vraiment préparé. Et dire que ce matin elle pensait passer une journée semblable à un certain nombre de journées précédentes.

Je savais que cette école était très importante pour toi et au fond je savais que tu resterais si tu avais appris que j'étais enceinte à ce moment-là c'est surement pour cela que je n'ai rien dit. Pas parce que je ne voulais pas t'avoir à mes côtés ou que tu sois là pour Noha loin de là, seulement tu aurais dû renoncer à cette école de ma faute. Je ne voulais pas qu'un jour on puisse se le reprocher. C'est un raisonnement totalement immature je te l'accorde, mais à l'époque j'avais à peine 18 ans et tu en avais guère plus. Après, j'ai bien voulu essayer de te prévenir seulement à chaque fois j'y ai renoncé, je n'étais même pas sûr que tu veuilles encore entendre parler de moi alors t'annoncer qu'on avait un enfant... Mais cela n'a rien à voir avec toi, jamais je n'ai douté, que tu aurais pris soin de Noha. Je n'avais pas le droit de faire le choix à ta place ça je suis tout à fait d'accord avec toi seulement ce n'était pas mon intention je t'ai laissé une lettre en espérant que tu la lirais une fois là-bas et que tu ferais toi-même le choix de rester ou de revenir.

Idiote... Pathétique... se sont tout à fait les termes qui lui correspondent en ce moment en tout cas c'est tout à fait ce qu'elle pense d'elle. Elle plaide coupable ! Seulement il y a peut-être des circonstances atténuantes non ?

Linoa paraissait outré du fait qu’il puise oser dire qu’elle ai une si basse opinion de lui…Absurde, voilà le mot qu’elle venait de lui sortir pour qualifier ses paroles. C’est plutôt lui qui devrait l’employer !!! Toute la situation était complètement absurde ! Le voilà qu’il revenait de 5 ans d’absence, et on lui apprend comme ça dans le milieu de la conversation qu’il avait un gosse. Nan vraiment si tout cela n’était pas aussi dramatique il en aurait bien ri. Seulement là, rire était bien la dernière chose dont il avait envie de faire. Il n’avait vraiment pas l’âme d’en rire, plutôt d’en pleurer oui. Pour le moment tout cela était un peu surréaliste pour lui, il avait encore du mal à réaliser ce qui lui arrivait. En revenant dans son pays, Matteo était à des années lumières de se douter une seule seconde de ce qu’il allait apprendre. Ok il s’attendait à du changement mais là ça dépasser carrément tout ce qu’il avait pu s’imaginer auparavant.

« Permet moi d’en douter…Sinon tu ne me sortirais pas comme excuse que tu pensais que j’avais lu la lettre…Parce que tu sais pertinemment que je ne t’aurais jamais laissé seule si je l’avais su…En fait dans le fond c’est seulement une excuse pour te donner bonne conscience. »

Parce qu’elle n’allait pas lui faire croire qu’elle pensait sincèrement qu’il ai pu lire la lettre, et tout en connaissance de cause, rester aux Etats-Unis sans donner le moindre signe de vie. Ou alors comme il l’avait dit elle avait vraiment une piètre opinion de lui. Mais Matteo penchait plutôt pour la deuxième solution, à savoir qu’elle essayait de se convaincre que c’était lui qui avait décidé de rester aux USA, et que donc elle n’avait rien à se reprocher puisqu’elle lui avait fait parvenir la lettre. Il n’osait même pas imaginer ce qu’elle avait pu dire à leur fils sur la raison de son absence. Elle lui avait bien dit qu’elle ne l’avait jamais caché. Mais lui avait elle fait par du fait que si il n’avait pas de père, c’était entièrement de sa faute ??? Ou alors lui avait elle raconté que c’était lui qui ne voulait pas le voir ? Pauvre gosse…Matteo savait ce que ça faisait de grandir avec seulement l’amour d’un de ses deux parents…Bien que lui ai eut les deux, sa mère ne s’est jamais occupée de lui, préférant ses séances de shopping à son gosse…Quand à son père bien qu’il l’aimait, il ne le voyait que très rarement à cause de son boulot. Matteo s’était toujours promit que quand il aurait des enfants il ne ferait jamais subir ça aux siens, connaissant trop la souffrance que cela pouvait procurer…Et maintenant voilà que ce qu’il redoutait s’était produit. Et tout ça à cause de Linoa…Ho oui, en ce moment même il lui en voulait beaucoup. Malgré tout ce qu’elle venait de lui raconter, il n’arrivait toujours pas à comprendre comment elle avait pu en arriver là. Il ne la reconnaissait pas.

« Ok, tu ne voulais pas me priver de mon rêve. Mais t’es tu jamais demandé que peut être avoir un enfant de toi en faisait aussi parti ? Tu ne veux pas que je pense à ta place, mais par contre toi tu ne t’es pas gênée pour décider toute seule de ce qui était le mieux pour moi. Tu n’avais aucun droit de faire le choix à ma place, aucun. Et t’a beau joué la carte de l’immaturité, peux tu en dire autant maintenant ? Si tu pensais que je risquais de regretter d’être rester, pourquoi alors dans ce cas ne m’a tu pas prévenu au moins à la fin de mes études ? Qu’est ce qui à ce moment là t’en empêchait, hein ? En fait, si je n’avais pas prit la décision de rentrer au pays, j’aurais pu ne jamais connaître l’existence de mon fils puisque tu n’avais aucunement l’intention de m’en informer… »

Et oui, dire que si il n’était pas revenu, Matteo n’aurait jamais été mit au courant. Il aurait pu vivre pendant toute sa vie, insouciant, sans jamais savoir qu’a l’autre bout du monde, il avait un fils ayant désespérément besoin d’un père.

« Tu sais à quel point j’ai souffert de l’absence de mes parents…A quel point j’en ai voulu à mon père d’être si peu présent…Tous les moments qu’il a manqué à cause de son boulot…Merde même toi t’a connu ça avec ton père !!! Alors comment tu peux faire subir la même chose à ton fils, je ne comprends pas…On est censé apprendre des erreurs passées, et non pas les reproduire. »

Remarquez qu’il venait de dire « ton fils » et non « notre fils », pour le moment il avait du mal à se faire à l’idée, donc bon. Et puis tant qu’il ne le verrait pas de ses propres yeux, c’était dur de se l’imaginer. Bref, en tout cas ce cher Matteo n’était pas tendre dans ses parole envers Linoa, mais en même temps il n’avait pas envie de se montrer gentil et concilient. A ses yeux, ce qu’elle avait fait été impardonnable, privé un fils de son père, et un père de son fils…Comment pouvait elle encore se regarder dans la glace le matin ? Et vivre avec ça sur la conscience ? A sa place, il n’arriverait même pas à regarder son fils dans les yeux. Peut être qu'il se montrait trop dur envers Linoa, mais en même temps fallait comprendre sa réaction. Il estimait avoir largement le droit d'être en colère et furieux. Qui ne le serait pas à sa place ?

D'un geste mécanique la jeune femme passe ses mains sur son visage tout en écoutant parler Mattéo. A vraie dire elle se doit bien d'avouer qu'il n'a pas tort, mais est-ce que ça change quelque chose au fond ? Elle relève les yeux, qui tombent sur le tribunal au loin, peut-être aurait-elle dû partir tout à l'heure au lieu d'engager la conversation. Elle secoue doucement la tête comme pour chasser définitivement cette idée de sa tête. Elle n'aurait pas pu continuer sa journée si elle ne lui avait rien dit, pas pour elle, mais surtout pour son fils. C'est étrange comment les divers sentiments peuvent se mélanger d'un seul coup, le moment ou la mélancolie rencontre les remords, la joie rencontre une certaine tristesse. Bref, un panel d'émotion s'est emparé d'elle depuis un petit moment déjà. Jamais elle n'a eu pour idée de garder tout cela secret, pourtant en regardant bien les cinq années qui se sont écoulé c'est ce qu'elle avait fait. En plus de n'avoir rien dit elle s'est surement menti à elle-même, au fond les paroles de Mattéo sont bien fondées. A force de se mentir elle a fini par se convaincre seule que ses pensées étaient les bonnes, peut-être pour continuer à avancer sans se retourner sur son passé. Comme c'est facile à dire ! ' Il n'est point de secrets que le temps ne révèle ', c'est sa mère qu'il lui a dit cela un jour après qu'elle ai découvert que la petite fille lui avait mentie. A l'époque elle n'a pas compris le sens de cette phrase, elle a même sourit au nez de sa mère, aujourd'hui elle comprend mieux, bizarrement tout prend un sens. A la différence qu'aujourd'hui ce n'est pas une simple bêtise d'enfant.

- Peut-être oui, mais qui ne sait jamais menti ou qui n'a jamais menti aux autres pour se donner bonne conscience ?

Ce n'est surement pas le genre de phrase à sortir dans ses moments là ! Il faut dire que Linoa est assez du genre impulsive voir 'rentre dedans' lorsque les choses ne vont pas dans son sens. Oui c'est un défaut assez importants, mais c'est ce qui fait sa personnalité et malheureusement, ce genre de défaut ne change pas avec le temps, bien au contraire avec l'assurance qu'on acquière un vieillissant ça ne fait qu'empirer. La jeune française détourne le regard en ce rendant compte que ses paroles étaient légèrement insolente. Ses beaux yeux verts se posent sur le lac qui est non loin d'elle. Par la même occasion elle écoute les paroles de Matteo en fermant légèrement les yeux. Que dire de plus de toute façon ? Elle n'a jamais su trouver les mots pour lui dire lorsqu'il était encore présent, alors il est difficile de dire qu'elle était prête à l'appeler pour tout lui avouer simplement par téléphone. Et puis de toute manière même si elle avait voulu lui dire quelque chose ça n'aurait pas été par téléphone qu'elle l'aurait fait. C'est tellement impersonnel comme forme de communication. Tout le monde l'avait poussé à lui dire, enfin tout le monde se résume à Angeline et Timéo. Borné la demoiselle a tendance à n'écouter qu'elle, aujourd'hui elle comprend mieux pourquoi il y avait tant d'insistance du côté des siens. Non en réalité elle l'a toujours su, il suffisait qu'elle regarde son fils pour ça, mais Linoa doit bien avouer que l'équilibre précaire qui s'est installé au fil du temps a fini par la convaincre que son silence n'est pas une si mauvaise chose. Une fois de plus son raisonnement est complètement absurde. A défaut d'avoir su mené sa vie personnelle sans trop d'embûche elle a réussi professionnellement. A choisir elle aurait surement préféré le contraire. Pourtant, c'est elle qui a fixé ses priorités ! Elle relève la tête pour poser son regard sur le jeune homme. Qu'allait-elle pouvoir répondre à tout cela ? Elle ne voulait pas se trouver d'excuse pour pardonner son comportement. A sa question elle plisse les yeux, non elle ne sait jamais posée la question, sinon il serait surement revenu plutôt.

- Parce que cela en faisait partie ?

Voilà qu'elle commence sérieusement du sujet initial ! Surtout qu'elle n'est même pas sur de vouloir entendre sa réponse. Dans les deux cas elle aurait l'impression d'avoir raté quelque chose. Linoa enchaîne donc rapidement avec le reste de la conversation.

- Je ne t'ai rien dit après tes études, car je ne voulais pas réapparaitre ainsi dans ta vie. J'avais pris des billets pour venir te voir là-bas et au dernier moment j'ai abandonné l'idée, je ne voulais pas te déranger dans ta vie, dans ton univers. Rien ne me disait que tu voudrais me revoir après tout on c'était bien dit qu'on essaierait plus de reprendre contact après ton départ. Et puis si cela tombe tu avais ta propre famille là-bas, je n'aurais, de toute façon, rien su te dire. Alors, je ne suis pas partie. De toute façon tu l'aurais su un jour ou l'autre...

Comment peut-elle être si formelle à ce sujet ? Plus le temps passe, plus les choses sont dures à admettre, alors comment peut-elle prétendre qu'un jour il l'aurait su ? Par Noha peut-être. Oui c'est très probable, qu'un jour il aurait eu envie de partir à la rencontre de son père. Lili ne sait pas ce qui est le pire l'apprendre à présent par elle ou l'apprendre un peu plus tard par Noha lui-même. A vraie dire ça ne lui a jamais traversé l'esprit jusqu'à présent. Elle fronce brutalement les yeux lorsqu'elle l'écoute à nouveau. Que ses paroles soient dures elle le conçoit totalement, le contraire prouverait qu'il n'y prête aucun intérêt, mais il n'a pas le droit pour autant de lui parler de la sorte.

- Je ne sais même pas pourquoi je t'ai dit ça ! Je ne suis qu'un bourreau alors laisse-moi torturer MON fils, comme tu l'affirmes et retourne dans ton monde !

Linoa est certainement la dernière personne à avoir le droit de perdre son sang froid, seulement les paroles de Matteo sont blessantes. Encore sous le coup de la colère, peut-être, elle se contente d'avancer. Pour en entendre davantage sur le mal qu'elle peut faire à son fils ce n'est pas la peine, elle ne le sait déjà que trop bien !

[Désolé pour le retard semaine chargé, j'espère que le poste de conviendra qu'en même ^^]

Voilà que Linoa se montrait insolente avec Matteo. Il ne faisait que lui montrer la réalité en face, et mademoiselle pour se défendre ne trouvait rien de mieux à dire que ça arrivait à tout le monde un petit mensonge. Ben voyons. De qui se foutait elle ? Au lieu de s’excuser, d’avouer qu’il avait raison, de présenter ses excuses…mademoiselle faisait la fière et voulait lui tenir tête. Depuis le début de la conversation il n’avait tout de même jamais entendu une phrase du genre « Je suis désolée…Je regrette, je n’aurais pas du… » Non rien de tout cela ! Elle s’était contentée de se chercher des excuses à son comportement inadmissible. Mais ça n’étonnait guère Matteo, il la savait têtue et complètement bornée, pour lui faire avouer ses erreurs, il fallait se lever de bonne heure. M’enfin là c’était quand même un sujet sérieux, elle pourrait faire un effort. Parce que si elle campait sur ses positions, ils n’allaient jamais y’arriver. Bien sur que lui aussi il lui était arriver de se mentir à lui-même ou aux autres pour se donner bonne conscience, mais pour des petits trucs…Là ça dépassait tout ce qu’il avait pu imaginer. Son mensonge l’avait privé des 5 premières années de son fils. Merde elle ne pouvait pas parler de ça comme si de rien n’était !

« Mais oui c’est ça…Continue comme ça si ça peut te faire plaisir. »

Linoa voulu ensuite savoir, si justement fonder une famille avec elle avait pu faire parti de ses rêves…Qu’est ce que cela pouvait bien faire maintenant ? Il était trop tard… Mais pour répondre franchement, oui ça en avait fait parti, il s’était toujours vu fonder une famille avec Linoa…Il s’était dit que si il y’avait une personne qui devait être la mère de ses gosses, ça serait elle. Une des nombreuses choses qu’il l’avait fait hésité à partir. Parce qu’il était conscient qu’en la quittant, tout ça ne pourrait jamais se réaliser. Après son départ, souvent il s’était demandé si il n’avait pas fait une erreur, que peut être il ne rencontrerait jamais personne autant qu’il ne l’avait aimé elle…En 5 ans il n’avait pas eu de réponse, mais maintenant il savait qu’il n’aurait jamais du partir, laissant derrière lui un enfant…

« Peut importe, là n’est pas la question… »

C’est vrai quoi, après tout ce n’était pas le sujet, ils étaient en train de dévier là, et puis de savoir la réponse ne lui apporterait rien de bon. A part peut être plus de regrets.
Matteo écouta la suite de ses paroles, apparemment elle aurait déjà tentée de venir, mais au dernier moment, avait abandonné. Soit disant qu’elle ne voulait pas le déranger, oh quelle charmante attention, il n’en demandait pas tant^^ Et puis c’est vrai qu’elle avait raison, pourquoi aurait il eu envie de la voir ? Après tout elle n’avait seulement été que son premier et grand Amour, voir l’Unique. Rien de bien important en somme. Non ? Qu’est ce qu’il pouvait entendre comme conneries, je vous jure… Et puis quand bien même qu’il aurait fondé une famille de son côté, cela ne l’empêchait en rien de venir, ne se doutait elle pas qu’il aurait quand même aimé être au courant ?

« Tu ne voulais pas me déranger ? Oh que c’est gentil de ta part… » lui répondit il sur un ton teinté d’ironie. « Non vraiment tu est trop aimable, tu as voulu me préserver… Je devrais peut être te remercier aussi non ? »

Que voulait vous, il ne pouvait pas s’empêcher d’utiliser le sarcasme, c’était plus fort que lui, surtout quand il entendait des choses pareilles…D’ailleurs une autre ânerie vint d’arriver…Tout fraîche. Que de toute manière, ça n’avait pas grande importance qu’elle vienne ou pas, puisqu’un jour ou l’autre il aurait finit par l’apprendre…Allons bon rien de bien grave alors, si il l’aurait apprit, qu’avait elle à se reprocher ? Halalala parfois vaudrait mieux être sourd que d’entendre tant de bêtises.

« Hmm oui c’est ça, ce n’est pas bien grave après tout, je suis bête, après tout je l’aurais bien apprit un jour ou l’autre… ! Quand il aurait eu 18 ans peut être ?!!! »

Pour finir en apothéose, mademoiselle Decaft s’insurge elle-même du ton qu’il prend avec elle, et tout cela ne lui plaisant pas, préfère partir…Qu’il était bien plus facile après tout d’éviter la confrontation. Tiens peut être que si il la laissait s’en aller, elle arrivera à se convaincre comme elle l’avait pour la lettre, que peut être elle avait tout inventé et qu’en réalité cette conversation n’avait jamais eu lieu. Bah oui, pour se donner bonne conscience…Puisqu’après tout apparemment ça ne fait pas de mal de se mentir un peu à soi même. En ce moment même il aurait bien eu envie de lui filer des claques pour qu’elle revienne un peu à la réalité. C’est lui qui a le droit de perdre son sang froid, se mettre en colère et tout le reste, pas elle.

« Alors quoi ? Tu te barres et puis c’est tout ? C’est comme ça que tu règles tes problèmes ? En prenant la fuite ? » lui lança t’il alors qu’elle lui tournait les talons